Observatoire de l’OIT sur le monde du travail

La fracture de l’emploi dans le monde: sans action sur l’emploi et la protection sociale, les pays à faible revenu seront encore davantage laissés pour compte.

Les principaux enseignement de la Onzième édition de l’Observatoire de l’OIT sur le monde du Travail:

1- L’existence de toute une série de crises et de risques à travers le monde retarde la reprise du marché du travail, notamment dans les pays à faible revenu et à revenu intermédiaire. Dans les pays en développement, la réponse à ces multiples crises actuelles (ou «polycrise») est contrariée par la conjonction d’une forte inflation et de taux d’intérêts élevés, ainsi qu’en raison d’un risque grandissant de surendettement.

2-Selon les estimations de l’OIT, en cette année 2024, les pays à faible revenu, l’Afrique et les États arabes ne devraient pas revenir aux niveaux de chômage pré pandémie. Même si le taux de chômage dans le monde devrait baisser en 2023 au-dessous de son niveau durant la pandémie, cela reflète plutôt une résilience plus forte que prévu dans les pays à revenu élevé qu’une reprise généralisée.

3-En 2023, le déficit d’emplois dans le monde devrait concerner 453 millions de personnes (ou 11,7%), soit plus du double du niveau du chômage. L’état réel des défis qui existent en matière d’emploi est bien résumé par l’indicateur de l’OIT du déficit d’emplois qui prend en compte toutes les personnes qui aimeraient travailler mais qui n’ont pas d’emploi. Les disparités en matière d’emploi sont plus importantes chez les femmes (14,5 %) que chez les hommes (9,8 %).

4-Les différences en matière de déficit d’emplois mettent en évidence une fracture de l’emploi dans le monde. Les pays à faible revenu sont confrontés au taux de déficit d’emplois le plus élevé, de 21,5 %, tandis que le taux pour les pays à revenu intermédiaire se situe légèrement
au-dessus de 11 pour cent. Les pays à revenu élevé enregistrent les taux les plus faibles, 8,2 pour cent.
Les pays à faible revenu constituent le seul groupe de pays classés selon leur revenu qui a vu une hausse à long terme du taux de déficit d’emplois, passant de 19,1 % en 2005 à 21,5 % en 2023.

5-En 2023, les pays à faible revenu en surendettement enregistrent un taux de déficit d’emplois de 25,7 %. Dans les pays à faible revenu qui sont en situation de surendettement, le déficit d’emplois est nettement plus important que dans les pays en développement, qui ont un risque faible de surendettement (25,7 % comparé à 11 %). Cela reflète le fait que les contraintes financières et budgétaires entravent les réponses politiques, accentuant ainsi l’aggravation des conditions sur le marché du travail.

6-Les nouvelles estimations de l’OIT viennent confirmer que le fait de bâtir un socle de protection sociale, par exemple par l’extension des pensions de vieillesse de base dans les pays en développement permettrait d’augmenter le PIB par habitant de 14,8 % dans les dix ans qui suivent dans les pays à faible revenu et dans les pays à revenu intermédiaire inférieur. Ces pensions de vieillesse de base dans les pays en développement réduiraient également la part de la population qui vit au-dessous du seuil de pauvreté de 2,15 dollars des États-Unis (PPA) de 6 % et d’augmenter la part du revenu de la tranche de 40 % la plus basse de la répartition des revenus de 2,5 %. De plus, les effets induits des pensions de base permettraient de réduire l’écart entre les genres en matière de revenu du travail de 3,6 %, ce qui équivaut à l’ensemble des progrès réalisés dans les quinze dernières années.

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